Il est désormais interdit de déposer le placoplâtre dans les déchetteries du nord et de l’est, car il est interdit d’enfouir ces déchets, il faut les recycler… Pas de solution pour les revaloriser avant janvier nous dit le Sydne. Il faut donc soit les garder, soit les emmener dans le sud, et payer sur place.

Du placo à la déchetterie, c’est fini. Cet artisan le regrette et pense que c’est un mauvais signal : « La plupart qui viennent en déchetterie vont les jeter dans la nature, c’est dommage ».

Désormais, il faut aller à Saint-Pierre, dans le seul centre de valorisation de l’île et cela représente un coût en plus pour les entreprises. «  Pour l’instant, on centralise au dépôt jusqu’à ce qu’il y ait un volume suffisant pour déposer au sud ou soit on attend de voir s’il y a des fournisseurs qui se manifestent dans la zone est et nord-est pour faire la collecte. On espère que les autorités trouveront des solutions pour les déchets pour que l’on ne fasse pas payer encore plus nos clients », ajoute Marius Kichenin, gérant d’une entreprise de BTP.

Les entreprises du bâtiment payent une taxe, la REP (responsabilité élargie des producteurs). En échange les fournisseurs sont censés traiter les déchets. Anthony Lebon, président de la FRBTP, s’insurge sur cet imbroglio : « Il y a un dysfonctionnement puisque l’on paye des éco-contribution à cette taxe et pour autant, on ne peut pas faire traiter les déchets pour nos fournisseurs. On cherche des décharges qu’on va payer pour pouvoir traiter les déchets. Pour l’heure, il n’y en a qu’une dans le sud ».

Le Sydne (Syndicat mixte de traitement des déchets du Nord et de l’Est) a alerté la préfecture. Pour l’heure la filière de recyclage de placoplâtre dans le nord n’est pas prête, elle devait l’être dans le courant du premier semestre 2024. En attendant, le syndicat demande une solution temporaire.

« Nous ne souhaitons pas que ces déchets partent dans la nature. L’idéal serait que l’on déroge encore quelques mois », ajoute Daniel Alamélou, président du syndicat.

Contactée, la préfecture a réagi : « Des pratiques non conformes à la réglementation en vigueur ont été mises en évidence concernant les plaques de placoplâtre. Ces plaques n’ont en effet pas vocation à terminer en centre d’enfouissement, mais au contraire à être valorisées comme matière première pour fabriquer du plâtre. Une telle filière de valorisation existe à la Réunion. Il est indispensable que les professionnels du bâtiment la respectent. »

Pour les artisans du nord, le changement se fait à marche forcée.

Rédaction par LINFO.RE