Une crise de l’insuffisance financière qui rend les entreprises de plus en plus précaires et vulnérables ​

Ce mercredi 06 septembre, le Président de la CAPEB, Cyrille RICKMOUNIE et son homologue de la Chambre de métiers et de l’artisanat, Bernard PICARDO, ont tenu ensemble une conférence de presse sur la situation économique de l’’artisanat du bâtiment et la fin du régime de défiscalisation la Pinel en logement collectif.

L’artisanat du BTP est un maillon essentiel dans la chaîne d’acteurs permettant aux ménages réunionnais de construire ou de rénover leur logement. La profession représente 9000 entreprises, réalise un chiffre d’affaires de près de 900 millions d’euros et emploie plus de 15 000 salariés. Si en 2022, le climat des affaires était positif (Une progression marquée de l’emploi avec une hausse des effectifs salariés de 5.9% soit 20 475 salariés à fin 2022 ; une hausse de 21% de l’emploi intérim sur un an ; des investissements publics en hausse 10.8% et un chiffre d’affaires du BTP en hausse de 6.4% en 2022) les résultats ont été, quant à eux, tempérés par une situation inflationniste dont les effets se font très clairement ressentis sur le 1er semestre 2023, a précisé Bernard PICARDO, le Président de la Chambre de métiers et de l’Artisanat, préoccupé également par l’impact de cette activité en sous-régime sur la formation des jeunes en contrat d’apprentissage, menacé, par ailleurs, par une baisse du coût contrat de formation.

Pour Cyrille RICKMOUNIE les différents indicateurs sur le volume d’activité dans la construction sont toujours à la baisse (moins 16% de logements mis en chantier et moins de 10% de permis de construire autorisés sur la période avril/mai 2023) et ce même si l’inflation sur un an décélère davantage localement (de +4,2 % en février à +1,5 % en juillet), qu’au niveau national (de +6,3 % à +4,3%) pour retrouver un niveau comparable à celle de 2021 à la même période. Pour le Président de la CAPEB, les inquiétudes des entreprises ne sont toujours pas levées, car les ménages rencontrent encore des difficultés croissantes à financer à crédit leur projet. La remontée des taux a été très rapide depuis le début de l’année (+5%). Et ce n’est pas fini. Le renchérissement du crédit désolvabilise les candidats à l’emprunt et, dans le même temps, les prix des travaux se maintiennent à un niveau élevé pour lesquels les acheteurs ne sont plus prêts à payer. Le Président RICKMOUNIE de conclure en soulignant que « cette situation est plus qu’inquiétante car le volume d’activité est en baisse, les entreprises n’ont plus de la visibilité sur l’année 2024 ; elles conservent leurs effectifs du fait d’une forte tension sur le recrutement de la main d’oeuvre qualifiée (+20 400 au mois de juillet 2023) dans l’espoir d’un retour à meilleure fortune, ce qui a pour effet d’assécher leur trésorerie avec des difficultés de payer leurs cotisations sociales et fiscales tout en entraînant des défaillances (+30% par rapport à juillet 2022)

En ce qui concerne la fin de la défiscalisation sur le logement libre collectif dit « Pinel », la parole a été laissée à Gérard MOUTOUCAMARAPOULE, promoteur et Trésorier de la CAPEB. Il a rappelé le poids de ce marché sur la construction (600 logements en 2022, près de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et 1 500 salariés) lequel permet de compléter l’offre de logement sur le territoire à des prix de location plafonné. Il a plaidé pour l’invention d’un nouvel outil aussi attractif que la « pinel » afin de continuer à produit du logement, à rénover le parc privé existant et de résorber les poches de l’habitat insalubre.

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